Discours d’Ernest Rime lors de l’Assemblée Générale du 24 novembre 2017
75 ANS C.A. MARLY
Je tiens d’abord à remercier le comité d’avoir tout de même marqué l’année du 75ème anniversaire de notre club. J’aurais personnellement trouvé dommage de passer outre sur ce jubilé. Je ne vais pas vous faire la rétrospective des 75 ans du club, mais vous faire part de mon ressenti des belles années que j’y ai passées.
Loin de moi l’idée de jouer au vieux con, retraité, qui veut faire l’apologie du temps où quand il était actif au club c’était mieux. Mais, comme j’y ai vécu des moments de sport, amitié et convivialité inoubliables, je me permets de vous narrer certains de ces épisodes .
D’abord pourquoi avoir choisi le C.A. Marly, moi qui habitait à 500m du stade St Léonard ? Débutant en course à pied à 32 ans après 16 ans de foot, j’avais remporté le cross de la Poya en catégorie populaire, devant tous les vétérans et les juniors. Le lendemain, dans le Journal Le Matin, un article d’Yves Jeannotat, ancien vainqueur de Morat-Fribourg titrait : (parlant de mon résultat) « UN POPULAIRE QUI PROMET , Il ne fait aucun doute que l’on entendra encore parler de lui ! « Une prédiction qui s’avéra fausse, en tous les cas dans la course à pied ! Et le lundi matin, Ernest Donzallaz, chef technique du CAF me contactait pour rejoindre le club de la capitale. Je n’y ai pas donné suite.
A cette époque, René Huguet, collègue de travail et ami, passait tous les étés en camping-caravane à Payerne. Il avait l’amabilité de m’y inviter régulièrement et c’est là que j’ai découvert la colonie des gitans de Marly, ayant pied-à-terre à Payerne : Paul Vaucher, Robert Gendre, Michel Berset, Conrad Guillet, Michel Bossy etc. Tous liés au C.A. Marly par leurs enfants ou eux-mêmes coureurs. Et c’est cette amitié qui m’a fait rejoindre le club.
Un choix qui s’est avéré judicieux, même si je n’ai pas atteint le nirvana de la course à pied fribourgeoise. Il n’en reste pas moins qu’avec mon temps de 1h05 au Morat-Fribourg, en 1987, j’aurais été classé 67 ème cette année. Et à cette époque nous n’avions pas toutes les technologies d’entraînement actuelles. On travaillait avec un seul instrument : le Pifomètre !
Mais au de-là du sport c’est l’ambiance qui régnait au sein du club que j’ai adorée. Nous nous retrouvions quinze à vingt à la Croix-Blanche pour boire un verre après l’entraînement, parfois accompagné à la guitare de Michel Bossy. Il arrivait souvent que le patron ouvrait grandes les fenêtres pour nous inciter à rentrer à la maison ! Nous organisions chaque année une soirée déguisée avec comme souvenir inoubliable la soirée clochards à Cournillens ! Les matchs de Hockey contre le CARC Romont sont aussi de bons souvenirs. On avait flanqué au goal François Bornet, gérant de la pharmacie de Marly , parce qu’il ressemblait à Oslund gardien de Gottéron ! On s’est rendu compte qu’une ressemblance ne fait pas nécessairement un grand gardien ! Plusieurs joueurs étaient contents d’avoir la canne pour tenir sur leurs patins. Les dames étaient également de la partie . Les journées collaborateurs avec les familles étaient de supers moments de rencontre! C’est durant cette période un peu euphorique qu’était né, sous l’impulsion de Michel Berset, le CAMinfo qui retraçait la vie sportive, familiale et conviviale du club. Il ne s’arrachait pas dans les kiosques mais a tout de même vécu quinze ans de 1993 à 2007. Lors de de la remise des prix de la Coupe Fribourgeoise, organisée par le C.A. Marly, nous avions même tourné une vidéo sur toutes les épreuves inscrites au programme. Un souvenir inoubliable également, le camp d’entraînement organisé par Laurent avec comme invité Félix Thurler…sa présentation a duré toute la nuit !
Et le sport dans tout ça ? Croyez-moi, il était pratiqué assidument par tous, chacun à son niveau. Beaucoup de nouveaux coureurs adhéraient au club, dont une majorité de postiers venant de Domdidier, Posieux, Le Bry, Ponthaux, Fribourg etc. Des participations massives aux Morat-Fribourg, (course où l’on organisait des concours de pronostics entre nous), à la course en forêt de Bulle, ainsi qu’à la coupe fribourgeoise que nous remportions 3 fois sauf erreur. Des courses dans tous les cantons romands, Signal de Bougis entre-autre, course le matin puis après-midi récréatif avec les enfants et avec comme point d’orgue la sortie immanquable de Vercorin où nous avions compté jusqu’à 90 participants. Avec comme anecdote le semi-marathon de St Maurice où, pendant que nous regardions passer nos coureurs, le chien de René Huguet bouffait nos côtelettes prévues pour la grillade. Même le marathon des championnats suisses à Cormondes voyait au départ de nombreux membres du club. Et même si les présidents changeaient, Louis Sallin, Marcel Burgy, Paul Vaucher, Marianne Sallin ou Laurent Guillet, le club continuait sur le même ton : sport, amitié et convivialité. Il est bien de préciser aussi que tous ces membres adultes de l’époque venaient à Marly pour la course à pied. Tous avaient plus de 30 ans et avait pratiqué d’autre sports auparavant ou alors c’était des parents qui s’y étaient mis pour faire comme leurs enfants ! Les 50 ans du club ont été fêtés en grande pompe durant 3 jours avec comme animateur musical la référence de l’époque : Bouby Bluess ! Un grand moment ! La sortie des 70 ans en Alsace a été un succès sportif avec 5 victoires et conviviale avec une super réception du marathon club de Colmar. Je regrette encore aujourd’hui notre départ précipité, alors que la fête battait son plein !
Si le club, catégorie adulte n’a plus, aujourd’hui l’attrait de l’époque, il est heureusement toujours composé du noyau dur des coureurs, les Schaller, Scala, Aeby, Perritaz , Zimmermann, Bachmann, Dousse et Guillet entre-autres. Malheureusement peu ou pas de nouveaux membres viennent grossir les rangs. Même si les entraînements du Morat-Fribourg organisés par la fédération sont une bonne chose en soit, il n’encourage hélas pas les participants à rejoindre des clubs.
Heureusement par contre que la section jeunesse brille depuis de nombreuses années. Si les disciplines techniques n’étaient à l’époque pas du tout notre priorité vu notre âge, force est de reconnaître que chez les jeunes de brillants résultats ont été obtenus de nombreuses années durant sous la houlette de Paul Bourqui puis de Raphy Imobersteg. Grand bravo à ces jeunes et à leurs moniteurs.
Voilà, le vieux con a fini de de vous dire que « dans le temps c’était mieux ». Ça n’est pas du tout mon message. Chaque époque vit également ces moments très forts de compétitions, amitié et convivialité, et c’est également le cas pour les jeunes d’aujourd’hui. Il n’en reste pas moins qu’à un moment de sa vie, les bons souvenirs contribuent à nous faire sourire, même si l’on ne peut plus courir ! Heureusement, tout n’est pas tombé dans l’oubli puisque nous avons fondé il y a une trentaine d’années l’amicale des anciens du C.A. Marly où nous nous retrouvons tous une fois l’an pour une sortie pédestre et tous les 3 ans pour un voyage à l’étranger.
Je souhaite bon vent au club pour les 25 prochaines années, je vous dis merci d’y avoir vécu de supers moments, et je vous donne rendez-vous pour le 100ème en 2042 ! J’aurai 97 ans, donc il faudra prévoir l’ascenseur pour venir jusqu’ici et, vu l’état actuel de mes dents, proposer une soupe de chalet au menu !
Bonne soirée à tous et vive le C.A. Marly !
Ernest Rime